Claude Iconomou
Dès les années
90, je me suis mis à écrire. Des histoires. Pour mon plaisir. Et, ensuite, en
espérant partager ce plaisir avec quelques autres.
J'ai commencé
à imaginer des récits dans un cadre pour lequel j'ai depuis longtemps, une
secrète prédilection. La littérature jugée longtemps marginale, voire méprisée,
le roman policier, le roman d'épouvante.
Pourtant, le
polar, comme le roman fantastique ont produit des chefs d'œuvre capables de
rivaliser avec les fleurons de la littérature classique.
"Frankenstein", "Dracula" sont désormais considérés comme
des œuvres classiques, de véritables romans.
Et moi, je
tiens Stephen King pour un grand romancier américain, plus qu'un simple auteur
de récits d'épouvante.
Certains
romans de Balzac, comme le "Père Goriot" présentent, à mon sens, tous
les ingrédients du roman policier classique : des personnages mystérieux, et
l'un d'eux, franchement en marge de la loi, une intrigue serrée dans un cadre
de peinture sociale précise et impitoyable.
Au début du
siècle dernier, Hemingway, Steinbeck, ne faisaient aucune différence entre eux
et les Horace Mc Coy, Dashiell Hammett. C'était la même littérature avec des
personnages carrés, éprouvés par la vie et des histoires largement inspirées
par l'expérience vécue des auteurs.
Toutefois,
quel que soit le niveau où on se situe, chaque auteur de polar écrit en
fonction de son vécu, de sa personnalité, et des liens entre son métier et le
monde de l'enquête policière.
N'étant ni un
policier, ni un magistrat ni un scientifique travaillant dans le cadre de la médecine
légale, je privilégie naturellement les intrigues qui mettent en scène un
simple citoyen, sans lien avec ces trois métiers, un homme (ou une femme) confronté
soudainement à un monde de violence qui lui était totalement étranger. La
plongée brutale dans la "jungle d'asphalte".
Néanmoins,
quand mon héros est un policier, comme Leonetti, je dois effectuer un lourd
travail de documentation pour préserver la vraisemblance. Mais ce n'est pas là,
loin s'en faut, la tâche la moins intéressante.
L'autre point,
c'est le fait qu'un ancien policier, un magistrat, un scientifique amené à intervenir
sur une scène de crime peuvent laisser supposer qu'ils racontent de véritables
faits divers sur lesquels ils ont eu à travailler. Et revoilà l'éternel débat
entre la réalité et la fiction. Pour ma part, j'ai résolu de le clore
considérant que, dès le moment où le fait vécu est porté sur le papier, il
devient œuvre de fiction, sinon celui qui écrit compose une chronique de
journaliste. Et si cette chronique est considérée comme une œuvre littéraire,
c'est que la fiction y a certainement pris sa place.
Que je le veuille ou non, je suis un littéraire. Et j'ai une certaine tendance à construire et écrire mes récits comme on compose un roman classique. Et, d'une manière naturelle, je suis porté à m'écarter des oripeaux et de la phraséologie convenue du polar traditionnel voire actuel. Mes romans s'inscrivent,
modestement, dans le cadre des romans dits régionaux, mais pas seulement. Car je suis porté, par mes origines, à aller au delà des limites varoises. Je m'efforce, par ailleurs, de construire une certaine originalité, à travers le choix des sujets et la manière de construire une intrigue.
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