lundi 28 avril 2014


Ecriture et musique


« Aussi loin que remontent mes souvenirs, les mots sont importants pour moi. Leur son, leur construction, leur racine..

Gil Scott-Heron, auteur-compositeur et interprète.
Prologue de « La dernière fête » (ses Mémoires inachevés)


Je me suis suffisamment expliqué, dans mes postfaces, sur la place qu'occupe la musique dans mon écriture, le rôle qu'elle joue.
Les citations qui accompagnent mes débuts de chapitre ou mes nouvelles montrent le caractère varié de mon univers musical. Certains diront plutôt : "hétéroclite". Ils n'ont pas tort.
J'écoute selon l'envie, ou le hasard. De la musique celtique au flamenco ou au tango de Piazzola. Mais je retourne régulièrement à mes valeurs sûres, Sixties, musique californienne des Beach Boys à Steve Miller, rock du "Deep south" des Allman Bros, 38 Special, Lynyrd Skynyrd, Govnt Mule, et aussi Brel, Ferré, Nino Ferrer, rébétiko et musique grecque, bossa nova et jazz…
En ce moment, j'oscille entre Steely Dan, Warren Haynes et Porcupine Tree.
Steely Dan pour le mélange jazz rock et la qualité d'une musique impeccablement ciselée. Warren Haynes, parce qu'on sent chez lui un plaisir à jouer de la bonne musique, la sienne et celle des autres. Et je viens de découvrir une extraordinaire version de "Pretzel Logic", dans son concert au Moody Theatre. Réussir une interprétation d'un morceau aussi emblématique de Becker et Fagen, voilà qui force le respect. Quant au groupe de Steve Wilson, je pense qu'on ne peut le réduire à n'être que le Pink Floyd des années 2000.
Mais je reviens souvent à CSN&Y, ensemble, ou individuellement, comme à Daho ou à Lavilliers, Bashung et Goldman, à Bebel Gilberto et Carmen Cuesta.
Après le succès des nouvelles associées aux chansons de Neil Young, notre recueil-hommage à Tamla Motown a pris son envol. Les lecteurs qui me découvrent à cette occasion saluent l'originalité de la démarche, cette fusion entre musique et littérature.
Et, actuellement, je réfléchis à ce point particulier : autour de quelle musique,  vais-je construire mon prochain livre ?
Je terminerai (temporairement) sur l'idée que l'arrière-plan musical nourrit largement le caractère onirique fondamental du polar.
Onirique ? Dans mon dernier polar publié,"Le groupe", j'ai composé un texte dans lequel, j'esquisse une approche de l'onirisme dans le roman et le film policiers, en même temps qu'une analyse des liens confus entre les ingrédients de l'intrigue policière et les métaphores du conte de fée.
Les réactions des premiers lecteurs, autant pour le roman lui-même que pour les pistes de réflexion que je propose dans la préface, me montrent qu'il est en train de rejoindre le succès de "Soleil de nuit".