jeudi 2 février 2017

Enfin, la sortie de mon roman "grec"
Il sera disponible à Charlemagne La Seyne,
 à l'Espace Culturel Leclerc de Sormiou Marseille, à l'Espace Culturel Leclerc du Luc et à la librairie "Mille Paresses" du Pradet

En Grèce de 1922 à 1974, la vie d'un réfugié d'Asie Mineure au milieu de l'histoire tourmentée du XXe siècle : la dictature de Métaxas, la guerre à la frontière de l'Albanie, la Résistance, la guerre civile et les années difficiles qui préparent le coup de force de l'armée et, enfin, le retour à la démocratie.

ISBN : 978 -2-3597-610-7        15 €        416 pages


Il m'aura fallu plus de huit années pour rassembler et étudier la documentation nécessaire.


Trois extraits pour patienter :
C’était toujours l’été, entre la fin du mois août et le début de septembre. Dans les champs, on n’avait pas encore entamé la cueillette des olives. Mais dans les vignes, on avait vendangé le raisin mûr. On l’avait mis à sécher. Il restait à s’occuper du tabac. Il faisait chaud. Le temps paraissait comme suspendu, avec, partout, un sentiment confus entre l’attente prudente et une crainte sourde. Une impression qui rappelait aux vieux les jours qui précédent la colère de la terre, les maisons qui s’effondrent lorsque le sol devient vivant, comme un fauve plein de rage qui, d’un coup de ses épaules robustes, se débarrasse de ce qui avait osé se poser sur son dos. Et les hommes qui meurent écrasés par les murs qu’avec les pères ils avaient construits.

La rencontre qu’il fit d’un gars à la barbe aussi épaisse que la sienne et que les autres appelaient « le poète » eut, pour lui, valeur de symbole et d’espoir. Il avait, en plus, pour prénom : Odusseas, Ulysse. Alors il songea que, comme dans les temps anciens, des poètes accompagnaient les héros pour pouvoir chanter leurs exploits dans d’éternelles épopées.
A la fin du mois de décembre, dans le froid et la neige, sales, mal nourris, le visage à demi caché sous des barbes hirsutes, ils avaient pris pied en Albanie et s’étaient installés à Argyrocastro.

Evangelos se décida, un soir, à parler à son père de l’émigration en Australie.
– Père, je ne vois pas de solution, ici. Je ne peux pas devenir fonctionnaire comme l’oncle Markos. Je vous aide à l’épicerie. Mais ce n’est pas suffisant. Et puis, je veux être libre dans un monde libre. Loin d’ici.
Stavros essaya de persuader Evangelos de ne pas partir. Il se souvenait des années passées loin de lui et de sa mère, de son inquiétude permanente.
– Vangele, tu vas jeter une pierre sur ton pays. Cette île, c’est maintenant chez toi. Les choses vont changer. Regarde ! Les étrangers commencent à venir chez nous, voir les pierres de l’Antiquité, voir Asklépios et passer de bons moments sur les plages. L’arrivée des touristes peut changer beaucoup de choses ici.
– Ça ne me suffit pas. Je veux un vrai travail, gagner correctement ma vie.